L’œil et la main

L’œil et la main est une association à but non-lucratif consacrée au développement du Contact Improvisation (un art-sport qui emprunte à la danse, aux arts martiaux, à l’acrobatie, aux jeux d’enfants…) et des pratiques et savoirs affiliés (pratiques somatiques, pratiques de consentement, techniques de conscience de soi, hypnose, recherches sur le mouvement et la coordination humaine et animale, pensées du corps).
Nous ne considérons pas le Contact Improvisation comme une forme à perpétuer. Nous l’envisageons comme un processus de recherche autour des possibilités offertes par le toucher et le partage de la relation gravitaire. Et donc, cela prend la forme : de cours, de stages, de conférences-ateliers, de jams, de festivals, de laboratoires. Autant de manière de pas-savoir ensemble.

Au bout du monde 2024 – Festival de contact improvisation

Peau à peau, poids à poids, années après années, nous apprenons progressivement avec la pratique du contact improvisation à défaire nos défenses et nos enfermements au-dedans de nos propres limites. Nous nous ouvrons à la possibilité de devenirs communs et imprévisibles.

La pratique nous invite à cultiver un point de vue situé et impliqué. Un se-tenir-dedans plutôt que devant.

Mais nous sommes des êtres et des communautés complexes, contrastées, plurielles. Nous portons des horizons multiples. Cela occasionne parfois des tensions et des nœuds dans nos corps, nos danses ou nos rencontres, jusqu’à malmener notre capacité à faire chair commune et à rester sensible et puissant.e à la fois.

Comment donc explorer notre pouvoir d’orienter, de dissoner, de tracer des lignes ou d’occuper l’espace, sans perdre de vue les gestes d’ouverture, d’accueil, d’être traversé ou d’appartenir ?

Comment jouer, dans nos chairs, avec les orientations divergentes ou convergentes de nos élans et de nos appuis ?

Et est-ce que cela pourrait nous permettre d’apprendre à faire de nos altérités un terrain fertile plutôt qu’un problème à éviter ?

Aramo, Astrid, Catherine & Hadar

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IN ENGLISH

Skin to skin, weight to weight, year after year, through the practice of contact improvisation, we gradually learn how to undo our defenses and confinements inside our own limits. We open up to some potentially shared and unpredictable futures. The practice invites us to cultivate a situated and involved point of view, a being-inside rather than a being-in-front approach…

But we are complex, contrasted, and plural human beings and communities. We carry multiple horizons. This sometimes causes tensions and knots in our bodies, our dances, or our encounters, to the point of upsetting our ability to make flesh together and remain sensitive and strong simultaneously.

So how do we explore our ability to guide, to be dissonant, to draw lines, or to occupy space, while keeping sight of any moves toward empathy, welcome, being traversed, or being part of? How can we play, in our flesh and bones, with the divergent or convergent orientations of our momentum and bearings? And could this help us learn how to turn our differences into fertile ground rather than a problem to be avoided ? 

Aramo, Astrid, Catherine & Hadar