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Impro & coquillages 2020

Ne-pas-faire / Pour une pratique Somactiviste

– du 25 au 31 juillet 2020 / from 25th to 31st of july 2020 –

 

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For English speakers, see below

Crédit photo : Esther Génicot (Rencontre 2019)

Une semaine d’improvisation dansée et de recherche en bord de mer!!…

Il y aura des débuts de journée pour profiter des joies de la Bretagne l’été (plage, balade, visite, farniente, pique-nique …), des débuts d’après-midis pour déplier et tisser ensemble nos curiosités, des après-midis pour rencontrer les univers des enseignants invités et des soirées pour jamer joyeusement!

Ce sera quelques kilomètres plus au Nord que l’an dernier, sur la commune de Trévou-Tréguignec, en bord de mer. Nous serons accueillis dans une grande salle de 300m², à 10 minutes à pied de la plage de Trestel et à 5-10 minutes à pied de différents camping, air de camping-cars et supérette. Bref, tout sera accessible à pied, si vous vous logez dans ce périmètre !… 🙂

 

– de 13h à 15h : Studio ouvert. Cet espace sera dédié aux laboratoires, facilités et/ou auto-gérés (si des élans émergent en ce sens). Nous y questionnerons les expériences que nous aurons traversées la veille lors des ateliers et des jams, les déplierons, les articulerons les unes avec les autres. Nous leurs laisserons le temps de porter leurs fruits et de s’intégrer à nos paysages intérieurs, personnels et collectifs. Les facilitateurs se chargeront de créer un espace de co-recherche confortable, stimulant et créatif. Chacun pourra y faire son propre chemin, suivre celui d’un autre, en inventer un nouveau ensemble ou encore prendre le temps de contempler le paysage du moment…
– 15h -18h00 : Atelier. Chaque jour un binôme d’enseignants proposera une matière à explorer, en lien avec la thématique de la semaine (cf. ci-dessous)
– 18h-18h30 : Dyades (2x15min). Pratique d’écoute et de partage à l’oral et en binômes tournants, pour déposer et élaborer une expérience en présence de quelqu’un d’autre.
– 18h30 – 19h30 : Repas
– 19h30 – 22h30 : Jams
Le 25 juillet, pour vous laisser le temps d’arriver tranquillement de vos contrées lointaines, nous nous retrouverons à partir de 17h (pour un cercle d’ouverture à 18h) qui sera suivi d’une jam jusqu’à 22h30!

 

Pour vous donner déjà un peu l’eau à la bouche, voici un petit texte qui trace les contours du territoire de recherche de cet été:

« C’est en se laissant porter qu’on entre dans la Grande Activité. » (Tchouang Tseu)

Ce que nous aimerions sentir/penser/danser ensemble, en ces temps troubles d’effondrements et de résurgences, c’est la possibilité d’un activisme somatique.
Pour point d’entrée, nous voudrions prendre un geste qui n’en est presque pas un : le geste de ne-pas-faire. Ce non-agir ( wei-wu-wei dans le chinois de Lao Tseu: agir-sans-agir) est au cœur du Contact Improvisation, qui nous entraîne à l’écoute et à la patience, qui nous apprend à suivre-les-flux et à reconnaître leurs directions. Ce non-agir est un modèle politique, parce qu’il est une pratique radicale de la suspension des binarités actif/passif : il n’invite ni au désengagement, ni à la lutte armée, mais il ouvre à un engagement d’une autre sorte : un engagement dans la non-dualité, où ne-pas-faire n’équivaut pas à se couper du monde, mais au contraire à agir/se positionner en faveur de la manifestation d’autres forces que les miennes : la gravité, l’air, le soleil, et toustes nos autres partenaires, humaines, animales, végétales, minérales, stellaires ou atmosphériques.
Et si l’une des clefs des dualismes dont nous souffrons concrètement dans nos chairs, entre homme et femmes, hétéros et pédégouines, cis et trans, blancs et noirs, culture et nature, humain et animal, était la dualité actif/passif ? Et si nous avions, dans les pratiques somatiques, dans la danse, un outil pour suspendre cette opposition binaire à la faveur d’un troisième terme, où nous ne serions ni active ni passive, mais les deux à la fois, agissantes-dans-le-non-agir ?
Dans L’usage du vide, Romain Graziani parle, à propos des sociétés contemporaines, d’une «éthique musculaire», une éthique fondée sur l’idée de la supériorité morale du mouvement volontaire. Le Contact Improvisation nous initie-t-il à une autre éthique ? Une éthique où les muscles sont non pas niés, mais du moins intégrés à un monde plus vaste, monde d’organes, de récepteurs, de sensibilités et d’écologies au-dedans et au-dehors de nous ? Une éthique où l’individu n’est pas au centre, mais impliqué, entremêlé des collectifs avec lesquels il entre en mouvement ? Une éthique du vide, plutôt que du plein ?

 

L’EQUIPE

Catherine Kych danse depuis une trentaine d’années (danse classique et contemporaine, mouvement sensoriel). En 2007, à la recherche d’espaces de liberté, de jeu et de partage, elle a plongé dans le contact improvisation et s’est enthousiasmée pour cette pratique non‐normative qui lui offrait la possibilité de rencontrer, d’abord par le toucher et le mouvement, des « autres », et de construire et déconstruire avec eux le monde.

Chemin faisant, elle s’est muni d’outils pour faciliter l’accès à une conscience réfléchie de l’expérience. Depuis elle est membre du GREX ( www.grex2.com), groupe de recherche sur l’explicitation fondé par Pierre Vermersch, qui travaille à de forger des outils et une pensée de la psycho-phénoménologie. Enfin, le D.U. « Médecine, méditation et neurosciences » de Strasbourg est venu compléter ses connaissances pratiques et théoriques sur l’attention – notamment dans les pratiques méditatives.

Formée en Life Art Process, Céline Robineau aime utiliser le mouvement dansé, la poésie, la peinture, le dessin comme des reflets les uns des autres, des révélateurs d’une expérience. Elle s’inscrit dans un processus d’apprentissage et de recherche permanent au travers du Contact Improvisation qu’elle pratique et enseigne. Elle pratique la méditation de pleine conscience (MBSR) pour affiner ses observations d’habitudes à l’oeuvre et élargir sa connaissance des différentes couches du vécu, instant après instant.

Un élément la fascine : l’eau, elle aime y perdre ses repères, trouver de nouveaux appuis et relation au milieu/monde. Elle partage ses danses avec des êtres, parfois humains, parfois marins (cétacés dans le cadre d’une recherche sur la « communication inter-espèces »). Elle affectionne particulièrement la nature comme un lieu de ressourcement et de danse, seule ou en ateliers.

Cléo Laigret est danseur, scénographe et plasticien. Il vit à Paris depuis 2000. Co-crée la compagnie « Les Monstres », et mène actuellement une recherche sur la continuité / discontinuité dans le mouvement. Son expérience performative naît de l’installation, du contact-improvisation et du buto, et se développe dans une pratique régulière de laboratoires et de performances in situ. Il se forme auprès de Gyohei Zaitsu, Stéphanie Auberville, Yumi Fujitani, Daniel Lepkov, Adrian Russi, Jules Beckman parmi d’autres. Il participe à des projets collectifs avec Gyohei Zaitsu, Zack Bernstein, Didier Silhol, Marion Michel, Coline Jouffineau… et sème le trouble dans les projets d’art contemporain du collectif WORK ON STAGE avec lequel il collabore depuis 2006.

Insatiable de danse, il jette son dévolu dans les problématiques liées à l’épuisement et aux potentiels énergétiques du corps. Après avoir rédigé un mémoire de recherche en scénographie sur les dispositifs simultanés, Il se fait actuellement les dents sur un travail qui met en relation l’oralité, l’écriture et le mouvement. En tant que plasticien et scénographe, il exerce son activité tant dans le domaine de l’opéra que du théâtre.

 

Justine Wojtyniak – metteuse en scène, étudie 5 ans à l’École du Théâtre de l’Université Jagellon à Cracovie avant de venir en France en 2002. Boursière du Ministère de la Culture, elle obtient le DEA d’Arts du Spectacle à la Sorbonne et entame son doctorat sur les dramaturgies de l’errance. En 2006 elle rencontre Bogdan Renczynski, acteur du CRICOT 2 de Tadeusz Kantor avec qui elle collabore, donne des nombreux stages sur « l’expérience kantorienne » et crée deux spectacles (Théâtre du Radeau, ARTA). En 2011 elle ouvre Laboratoire Impossible (CINQ du 104) permanent où la Cie Retour d’Ulysse crée (T)ERRE (Maison d’Europe et d’Orient, La Maille-Théâtre A, Festival Sources de la Mémoire en Pologne). En 2014 elle est l’artiste invitée dans le cadre de la résidence subventionnée DRAC Île-de-France à la MEO où elle crée TEA TIME une pièce de l’amour et de la mort. Parallèlement formée en danse depuis 2002, elle continue de danser et l’utilise dans ses créations. Elle créé des projets interdisciplinaires et expérimentaux à la lisière du théâtre visuel, dansé et musical. Elle explore des multiples possibilités d’écriture directe sur le plateau.

 

Gerry Quévreux est danseur contemporain et comédien dans le champ du spectacle vivant. Il fut un temps ingénieur mais s’active aujourd’hui avec les compagnies Tangible, La Césure, Le Retour d’Ulysse et Mangano-Massip. Il conçoit également des chorégraphies et s’implique dans des objets artistiques hybrides – conférence, chorégraphie de film… Découvre le contact-improvisation en 2010 et prend part à l’organisation du festival du nouvel an à Paris pendant 5 ans. Vit le contact improvisation à la fois comme une inépuisable source de questionnement sur le mouvement et sa perception, un lieu d’expérimentation singulier mais également comme un outil très fécond dans le processus de création. Ses questions du moment : c’est quoi être avec, être en relation ?

 

Shosha van Kranendonk découvre dès l’enfance sa sensibilité pour la musique, la peinture et le mouvement, au cours de sa scolarité dans une école Steiner. Écoutant son désir d’explorer plus profondément le langage du corps, elle intègre la Fontys Dance Academie en Hollande, devenant ainsi « interprète en danse-théâtre » en 2010. Elle emmènage ensuite à Bruxelles où elle travaille pendant plusieurs années en tant que danseuse, professeur et artiste-créatrice. Stimuler les sens, le toucher et l’interaction avec l’Autre sont les moteurs principaux de sa recherche artistique.

Sa transition vers une vie à la campagne centrée sur les concepts de durabilité et de permaculture l’amène tout naturellement à intégrer dans son exploration corporelle une relation plus forte à la nature, aux autres êtres vivants, aux grands espaces et à l’horizon ouvert… un nouveau territoire où s’aventurer et apprendre.

Shosha pratique et enseigne la danse comme un outil de connection avec soi-même et d’émancipation. S’ouvrir, être à l’écoute, valoriser ce qui nous traverse depuis un endroit d’incertitude. Prendre le temps d’éprouver et écouter les informations instinctives et physiques qui nous habitent. Dans la pratique du Contact Improvisation, elle trouve un espace de jeu où toutes ces lignes s’entretissent.

 

Formulaire d’inscription: https://forms.gle/fHJ7JECGeySTUYs8A

Tarifs: 200€ tarif normal /  180€ tarif réduit / 220€ tarif de soutien (pour soutenir les tarifs réduits

Lieu: Salle polyvalente de Trévou-Tréguignec

Page Facebook : https://www.facebook.com/events/490867318521073/

Pour s’organiser, un groupe fermé FB: Une fois inscrit, vous pourrez, avant l’évènement, chercher d’autres participants pour partager un hébergement ou un moyen de transport. Et pendant l’évènement ce sera l’endroit où proposer de partager votre programme (danse à la plage, randonnée sur les sentiers des douaniers, déjeuner à la crêperie, etc…)

 

Télécharger la fiche récapitulative des lieux d’hébergement, des transports, des marchés, des lieux à visiter, etc… dans la région!!  -> infos pratiques

 

 

——— ENGLISH

Is it a whole week of Contact improvisation by the sea !

To sum up the invitation : firsts parts of the days will be dedicated to enjoy summer & local wonders (beaches, trails, visits, farniente, improv jams, picnics…). Afternoons will allow to meet invited teachers univers et evenings will be about joyfully rolling and jamming !

The schedule is quite similar to the one last year, but still, some changes occurred :

  • Timings :6 PM : Opening circle on the 25th followed by a Jam (arrival – check in should happen between 5 and 5:45 PM)
     10 AM to 3 PM : Open studio every 2 days (on monday, wednesday, friday), with no formal proposition.
    3 PM – 6 PM : Classes and labs offered by duets of teachers in two different studios.
    6 PM – 6:30 PM : Dyades (2x15min) : Practice of listening and sharing verbally in duets (elaborating one’s own experience in the presence of another)
    6:30 PM – 7:30 PM: Dinner time !
    7:30 PM – 10:30 PM: Jams

 

Soon will come teachers names, prices and link towards registration !!! 

But to mouth water you, hereunder is a text that traces the territory limits of our research for this summer :

Not-doing

Letting myself flow, I enter the Great Doing. – Zhuangzi

What we would like to sense/think/dance together, in these troubled times of collapses and resurgences, is the possibilities for a somatic activism.

As a starting point, we would like to dive in a gesture that is almost a non-gesture: the gesture of not-doing. Not-doing (wei-wu-wei in the Chinese of Lao Tzu) is at the heart of Contact Improvisation, which teaches us patience and listening, which trains us to flow, to follow the fluxes and recognize their directions. Not-doing is a political model because it is a radical practice of suspension of the binarity between active/passive: it doesn’t invite to disengagement (as some ecoalarmist discourses might do in their disempowering tendency to crush us with the catastophe-to-come) nor to armed rioting (which might be necessary, sometimes, to oppose to the violence of heteropatriarchy and world integrated capitalism); it opens to another kind of commitment: a commitment to non-duality, where not-doing isn’t a refusal to do, but on the contrary a way of doing and positioning oneself in favor of the manifestation of forces other than ours: gravity, the air, the sun, and all our partners, human, animal, plant, mineral, stellar & atmospheric.

We propose to ask: what if one of the keys to understand the dualisms we suffer from in our flesh, between men&women, between straights & queers, between cis and trans, between white and black, between culture & nature, between human and animal, was the duality between active & passive? What if we had, in our somatic practices, in our dances, the tools to suspend this binary opposition in favor of a third term, where we would be neither active nor passive, but both at once, present-in-the-not-doing?

In The Uses of the Void, sinologist Romain Graziani speaks of a “muscular ethic”, an ethic founded on the moral superiority of willful mobility. Does Contact Improvisation initiate us to another ethic? An ethic where muscles are not negated, but at the very least integrated in a larger world, a world of organs, of receptors, of sensitivities and ecologies inside and outside of us? An ethics where the individual is not at the center, but involved, enmeshed in collectives with whom he enters in movement? An ethic of the void, rather than of the full?